Jour 13 : Journée à l’hôpital

13ème jour du voyage, ce chiffre porte vraiment la poisse ! Au réveil, Steven ne se sent pas mieux et ne peut même plus poser le pied au sol. Je lui apporte son petit déjeuner dans la chambre et je demande ensuite à l’accueil de l’hôtel l’adresse d’un hôpital.

On part ensuite en direction des urgences. On commence à s’inquiéter concernant la facture certaine qui va nous tomber dessus après les soins. Même si l’essentiel c’est qu’on puisse faire soigner le frérot.

On patiente un peu aux urgences et une gentille doctoresse vient s’occuper de nous. Son mari est français donc tout de suite elle nous prends sous son aile. Direction le service de radiologie pour Steven pendant que je téléphone à mon assurance Visa Premier. J’apprends du coup que mon frère ne peut être assuré par ma carte car l’assurance ne prends en charge que le conjoint et les enfants. L’interlocuteur m’informe tout de même qu’avec sa carte Mastercard mon frère est lui-même assuré.

Nous n’avions pas pris d’assurance spéciale avant de partir, on est rarement malade donc on avait juste pris des antidouleurs et quelques antibiotiques.

Le verdict tombe et il s’est cassé un petit os du pied… Je dois avouer que là c’est le drame dans ma tête ! Comment on va faire pour le reste du voyage ?

Les infirmiers lui font un bandage provisoire et me disent qu’il faudra revenir dans 2 jours pour qu’on lui mette une botte orthopédique qui lui permettra de marcher presque sans les béquilles. On est soulagés !

Le soulagement n’a cependant pas duré longtemps. La comptable de l’hôpital se pointe avec son ordinateur et un appareil à carte bleue. Ca sent la facture ça ! Sauf que là elle me tend un post-it avec écrit dessus 900 $ et me demande combien je peux payer tout de suite. Heuuu ok c’est quoi ce délire ?? Je commence à légèrement paniquer et lui dit que je n’ai pas d’argent mais que je suis assurée via ma carte bleue. Elle commence à faire la gueule et elle est rejoins par le manager de l’hôpital. Ils discutent ensemble deux minutes et là elle rajoute 900$ sur le post-it. On leur doit donc 1 800$ maintenant et elle ne veut rien savoir concernant notre assurance.

Complétement paniquée, j’appelle l’assurance qui me dit qu’ils me rembourseront sous un délai d’un mois ou deux. Ouais ok sauf que 1 800$ c’est une somme tout de même ! L’interlocuteur me dit que c’est uniquement en cas d’hospitalisation qu’ils payent directement l’hôpital et pas dans le cadre de soins divers. Je commence à lui taper un scandale au téléphone en lui disant que si il fallait, mon frère pouvait très bien dire qu’en tombant il s’était cogné la tête et que là les docteurs demanderaient une hospitalisation. Puis là je craque et commence à pleurer. Oui tous les moyens sont bons ! Il va donc parler avec son manager et me valide le paiement des soins directement par leur organisme. L’acharnement ça paye !

Je pense être soulagée mais la comptable ne l’entends pas de cette oreille et veut toujours que je lui donne du cash ! Elle est tellement pas aimable qu’elle fait signer des papiers à mon frère dans mon dos alors qu’elle sait très bien qu’il ne parle pas un mot d’anglais. Elle est sacrément gonflée !

Me voyant pleurer, une infirmière s’approche de moi en me disant que si je ne peux pas payer, ben je ne paye pas ! Apparemment ils ne peuvent rien me faire. La doctoresse me rejoins et me passe son téléphone portable, son mari est au bout de la ligne et me dit en français la même chose que l’infirmière.

Je dis donc à la comptable que nous n’avons pas d’argent et que notre assurance s’est engagée à les payer directement. Elle n’en a toujours rien à faire et j’ai peur qu’elle appelle la sécurité.

Je rentre ensuite dans la salle de soin où est traité Steven et je raconte mes péripéties aux infirmiers. Là ils se regardent d’un air malicieux et nous disent de les suivre. Ils nous font passer du côté de l’entrée des urgences, là où nous attends Thomas, en faisant bien attention à ce que la comptable ne nous voit pas. On s’assoit et une minute plus tard, un des deux infirmiers (une infirmière pour être précise) revient me voir et me chuchote à l’oreille : It’s time to go ! Go ! En gros elle nous dit de partir. Je crois rêver ! Je regarde Thomas et mon frère et je leur dit de ne pas chercher à comprendre et qu’il faut qu’on se casse tout de suite ! Résultat on est parti sans payer grâce à l’aide de deux supers infirmiers qui ont organisé notre évasion !

Je passe le reste de la journée au téléphone avec les assurances car il faut qu’on retourne à l’hôpital dans deux jours et qu’il faut qu’ils envoient leur garantie de paiement sinon on risque d’avoir des ennuis !

Je ne suis pas sortie le soir, je n’avais pas trop le moral. La journée a été forte en émotions. J’ai vraiment l’impression d’avoir vécu un des pires côtés de l’Amérique avec son système de santé mais aussi un des meilleurs grâces à ces deux infirmiers qui ont pris le risque de nous faire sortir de l’hôpital sans payer. Je n’ai pas eu le temps de les remercier malheureusement, ils ne liront jamais ce blog mais je leur dit mille merci !